Elle constitue une tentative de réponse à l'accablement qui surgit « à l'heure où le soleil tombant / Ensanglante le ciel de blessures vermeilles ». AddThis Sharing Buttons. Il exprime une compassion touchante (voir plus loin, L'empathie), rare à son époque, pour ces êtres déracinés : Une vingtaine de pièces évoquent le poète. À l'égal des autres sens - dont l'olfaction, l'effet produit par l'ouïe s'avère ambivalent. Bien que purement poétique, la révolte contre la Divinité, virulente au point de vouloir lui substituer Satan, fut violemment attaquée lors du procès. Le sang, Baudelaire le voit même dans le soleil couchant (« Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige » - Harmonie du soir), « à l'heure où le soleil tombant / Ensanglante le ciel de blessures vermeilles » (Les Petites Vieilles), et jusque dans la lueur d'un foyer qui inonde « de sang cette peau couleur d'ambre » (Les Bijoux) ou d'une lampe allumée à contre-jour, tel un « œil sanglant qui palpite et qui bouge » (Le Crépuscule du matin). Un certain nombre de poèmes sont empreints d'exotisme. À quatre reprises (Bénédiction ; Les Phares ; Un voyage à Cythère ; L'Imprévu), Baudelaire s'adresse à lui. Il a besoin d'un mètre suffisamment ample pour développer sa pensée. Le Diable rôde et s'agite constamment (Au Lecteur ; Tout entière ; L'Irréparable ; Le Tonneau de la haine ; Hymne à la beauté ; Les Petites Vieilles ; Le Vin de l'assassin ; La Destruction ; Le Monstre ou le Paranymphe d'une Nymphe macabre ; Épigraphe pour un livre condamné). 4/3/5 « Dans quel philtre ? Quatre poèmes intitulés Spleen illustrent cet état dépressif. Ce prologue de Baudelaire décrit la solidarité des hommes face à leur déchéance, leur état de victimes et de damnés. Il ne comporte que cinq poèmes, tous dédiés au vin, ce « grain précieux jeté par l'éternel Semeur, / Pour que de notre amour naisse la poésie / Qui jaillira vers Dieu comme une rare fleur ! » - Le Balcon) et suscite un mélange de fascination et de répulsion (« Des Cieux Spirituels l'inaccessible azur / [...] S'ouvre et s'enfonce avec l'attirance du gouffre » - L'Aube spirituelle). De façon négative, le gouffre peut exprimer : Toutefois, de manière positive, le gouffre traduit l'ivresse charnelle (Le Léthé) libre de remords, « où les baisers sont comme les cascades / Qui se jettent sans peur dans les gouffres sans fonds » (Lesbos) et, plus largement, l'idéal auquel conduit une correspondance (La Musique) quand « des Ganges, dans le firmament, / Vers[ai]ent le trésor de leurs urnes / Dans des gouffres de diamant (Rêve parisien). En parallèle, la fuite du temps (« Et le Temps m'engloutit minute par minute » - Le Goût du Néant) et la certitude de la mort (« La tombe attend ; elle est avide » - Chant d'automne) résonnent comme un obsessionnel leitmotiv. • Lectures complémentaires : – « Ébauche d’un épilogue pour la deuxième édition des Fleurs du Mal » en 1861 : « Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or ». Analyse rédigée - Introduction: Ce 12ème poème des Fleurs du Mal propose au lecteur un univers paradisiaque, exotique se mêlant à l'expression des sensations. Mais l'inverse n'est pas systématiquement vrai : une construction non régulière peut accompagner l'enchantement (Correspondances). Dès 1845, un recueil de quelque 26 poèmes est annoncé sous l'intitulé « Les Lesbiennes ». Le 30 août, Victor Hugo écrit à Baudelaire : « Vos Fleurs du Mal rayonnent et éblouissent comme des étoiles ». Les trois premiers, appartenant tous à la section Spleen et Idéal, consacrent des maîtresses clairement identifiées : Un quatrième et dernier cycle est dédié à d'autres femmes, réelles[40] ou imaginaires. La publication des Fleurs du Mal a lieu par étapes. Une est même hyper-régulière car construite sur deux rimes uniquement, ce qui constitue un tour de force (Sonnet d'automne). LES FLEURS DU MAL par CHARLES BAUDELAIRE (édition de 1861)(édition de 1861) Au Poète impeccableAu Poète impeccable Au parfait magicien ès lettres françaisesAu parfait magicien ès lettres françaises A mon trèsA mon très---cher et trèscher et trèscher et très---vénérévénérévénéré Maître et amiMaître et ami Avouons que cet aspect apparait peu dans Les Fleurs du Mal. Mais malgré le hurlement de « la rue assourdissante » (À une Passante) et le « fracas roulant des omnibus » (Les Petites Vieilles), Baudelaire y contemple, des « quais froids de la Seine » (Danse macabre) ou « les deux mains au menton, du haut de (sa) mansarde, (...) les fleuves de charbon monter au firmament » parmi « les tuyaux, les clochers, ces mâts de la cité », jusqu'aux « grands ciels qui font rêver d'éternité » (Paysage). sur les ténèbres ; / Où, cuisinier aux appétits funèbres, / Je fais bouillir et je mange mon cœur » (, « elle cherchait dans l'œil de sa pâle victime / Le cantique muet que chante le plaisir (...) Mes baisers sont légers comme ces éphémères / Qui caressent le soir les grands lacs transparents » (, « la Curiosité nous tourmente et nous roule, / comme un Ange cruel qui fouette des soleils » (, « une oasis d'horreur dans un désert d'ennui » (, « (nous avons...) salué l'énorme Bêtise, / la Bêtise au front de taureau » (, « vieux flacon désolé, / Décrépit, poudreux, sale, abject, visqueux, fêlé » (, « noire, humide, funeste et pleine de frissons » (. Les Fleurs du Mal, recueil de poèmes de Charles Baudelaire en est l'exemple même. En effet, « mal » peut signifier « maladie », puisque Baudelaire dédie à Gautier « ces fleurs maladives ». La femme, figure du spleen La femme représente le Mal qui détruit le poète. Baudelaire, les Fleurs du mal, Le Livre de poche, page 334. « L'homme, élégant, robuste et fort, avait le droit » (J'aime le souvenir de ces époques nues) ; » Il me restait à extraire la beauté du mal « .Elles sont divisées en « sections », de longueur très inégale, mais d’égale importance : Spleen et ideal : 85 poèmes ; Tableaux parisiens : 18 poèmes. La structure régulière traduit l'idéal, ou tout du moins l'apaisement. Baudelaire, poète de la modernité, publie son grand recueil Les Fleurs du mal en 1857. « Au moral comme au physique, j'ai toujours eu la sensation du gouffre. Le 21 août, le jour même du procès, Baudelaire et ses éditeurs sont condamnés, pour délit d’outrage à la morale publique, à respectivement 300 et 100 francs d’amende et à la suppression de 6 pièces du recueil : Les Bijoux, Le Léthé, À celle qui est trop gaie, Lesbos, Femmes damnées et Les Métamorphoses du Vampire. Le mal fait référence à quatre types de mal : - mal social (être déchu) - mal moral (goût pour le crime et le sadisme) - mal physique - mal métaphysique (âme angoissé car il ne croit pas en Dieu) Oxymore : Fleurs/mal Structure : Les Fleurs du mal est composée de six sections et d'un poème préliminaire ou prologue, " Au Lecteur ". le reflet dans un miroir suscite la tristesse, voire le dégoût mêlé de remords lorsqu'il s'agit de sa propre image ; le souvenir éveille un regret nostalgique ou ravive des blessures souvent anciennes et mal cicatrisées ; la beauté physique provoque un désir érotique jamais assouvi, trouble et empreint de culpabilité ; les sensations physiologiques deviennent insupportables (les parfums s'affadissent, virent à l'aigre ou au rance et écœurent ; les couleurs se délavent ou aveuglent ; stridents, les sons agressent). A une Malabaraise. Bon nombre de poèmes sont construits sur le même schéma : un mouvement ascensionnel suivi d'une chute brutale. Le procureur Ernest Pinard, qui a requis cinq mois plus tôt contre Madame Bovary, se concentre sur le premier chef d'accusation, s'interroge sur l'élément d'intention du second et s'en remet finalement au tribunal. Le poète divise son recueil en six parties[22],[23] : Un poème liminaire, Au Lecteur, sert de prologue. Des doutes planent sur cette assertion. La nuit n'est pas en reste : elle suscite neuf poèmes. Le sommeil occupe une place centrale. Le jugement le condamne à une forte amende, réduite sur intervention de l'Impératrice ; il entraîne la censure de six pièces jugées immorales. Peintre d'idées, il invente des images suggestives qui s'impriment durablement dans l'esprit du lecteur. Publication : 1857 (Englobant presque tous les poèmes Charles Baudelaire, ce recueil connut de nouvelles éditions en 1861, 1866 et 1868.) Les Fleurs du mal. « Du souvenir », il « cueille la fleur exquise » (Le Parfum). En quatre termes monosyllabiques, cette figure de style illustre la posture simultanée entre le Bien et le Mal. Mais si le mystique Harmonie du soir vibre des couleurs suaves d'une image de communion, certaines pièces, d'une rare virulence, traduisent l'irrévérence (Châtiment de l'orgueil), la provocation (À une Madone), le blasphème (Le Reniement de Saint-Pierre ; Abel et Caïn) et même l'apostasie (Les Litanies de Satan). Mais tous du XVIe siècle : Belleau, Ronsard et Le Tasse, ils appartiennent à un passé révolu. Celle de La Muse vénale, « quand Janvier lâchera ses Borées », procède d'une heureuse trouvaille. Ce n'est qu'en 1855 que Baudelaire choisit « Fleurs du Mal » pour intituler 18 poèmes parus, le 1er juin, dans la Revue des deux Mondes. Mais cette faculté de réminiscence s'avère équivoque : elle peut se figer dans l'attente (Le Balcon), raviver une plaie mal cicatrisée (La Vie antérieure) ou - plus rarement - susciter l'extase (Harmonie du soir). Baudelaire, les Fleurs du mal, Le Livre de poche, pages 305-306. Baudelaire, les Fleurs du mal, Le Livre de poche, pages 362 et 367. Baudelaire, Les Fleurs du mal - Le vin des amants I. Il avoue même son sadomasochisme (« Et d'autres, dont la gorge aime les scapulaires, / Qui, recelant un fouet sous leurs longs vêtements, / Mêlent, dans le bois sombre et les nuits solitaires, / L'écume du plaisir aux larmes des tourments » - Femmes damnées - Comme un bétail pensif sur le sable couchées). Trois poèmes évoquent son enfance (La servante au grand cœur dont vous étiez jalouse ; Je n'ai pas oublié, voisine de la ville ; La Voix). L'ajout d'un simple adjectif lui suffit à transfigurer une expression courante en la teintant d'une couleur irréelle (« Le soleil se couchant sur la mer violette » - Le Voyage). Baudelaire le montre : Baudelaire cite trois de ses prédécesseurs. Les Fleurs du mal est un recueil de poèmes de Charles Baudelaire, publié pour la 1ère fois en juin 1857, puis en février 1861 augmenté de 35 pièces et en décembre 1868 (posthume) augmenté de 25 pièces. « À la très-belle, à la très-bonne, à la très-chère » (Que diras-tu ce soir, pauvre âme solitaire) ; Ceux-ci s'articulent avec méthode et selon un dessein précis, pour chanter avec une sincérité absolue : Nourrie de sensations physiques que la mémoire restitue avec acuité, elle exprime une nouvelle esthétique où l'art poétique juxtapose la palette mouvante des sentiments humains et la vision lucide d'une réalité parfois triviale à la plus ineffable beauté. Rimbaud, lettre à Paul Demeny, 15 mai 1871. jamais vous n'avez eu envie de vous en aller, rien que pour changer de spectacle ! Seul un poème lui prête une intention hostile, à travers des « baisers froids comme la lune » (Le Revenant). - 1 élève explique oralement la structure du recueil - Plaidoyer personnel en faveur des Fleurs du mal… Baudelaire résume leur désillusion en reprenant deux fois, mot pour mot, l'image suggestive des « cocotiers absents ». L'image cauchemardesque du lac de sang revient à deux reprises (« Delacroix, lac de sang hanté des mauvais anges » - Les Phares ; « [ma] voix affaiblie / Semble le râle épais d'un blessé qu'on oublie / Au bord d'un lac de sang, sous un grand tas de morts » - La Cloche fêlée). - " Au Lecteur " : sorte de pacte de lecture qui met l'accent sur la fraternité des hommes dans la déchéance, une fraternité de damnés, de victimes. Les images se renvoient l'une à l'autre, en de multiples et savants jeux de miroirs qui expriment la désolation hivernale. Le cauchemar traverse ou peuple même six poèmes (Les Phares ; La Muse malade ; L’Irremédiable ; Danse macabre ; Le Gouffre ; Madrigal triste). Elle est omniprésente dans le livre, à commencer par son titre. L'image du gouffre ou de l'abîme revient avec une insistance obsessionnelle. ». / Toi, vêtue à moitié de mousselines frêles, / Frissonnante là-bas sous la neige et les grêles, / Comme tu pleurerais tes loisirs doux et francs, / Si, le corset brutal emprisonnant tes flancs, / Il te fallait glaner ton souper dans nos fanges / Et vendre le parfum de tes charmes étranges, / L'œil pensif, et suivant, dans nos sales brouillards, / Des cocotiers absents les fantômes épars ! Il illustre par là le principe même des Fleurs du mal : tirer la beauté de la laideur (« Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or »). Pourtant, son exigence morale et sa soif spirituelle l'incitent à restaurer, par le biais d'ineffables correspondances, un monde idéal où règnent le Beau et le Bon. Les Fleurs du Mal forment un recueil lyrique mais avec une “impersonnalité volontaire” des poèmes. 160 ans plus tard, ces textes licencieux sont étudiés, récités, lus et relus, pour notre plus grand plaisir morbide. Dans son refus de fermer les yeux sur la putréfaction charnelle (Une charogne), et par une hallucinante anticipation, Baudelaire va jusqu'à se considérer lui-même comme un vivant squelette (Le Mort joyeux). Pour la plupart, elles ne mènent guère qu'à un endormissement passager (Le Léthé). Dès le premier poème de l’œuvre, « Au lecteur », Baudelaire explique que le monde est un enfer. Ici la boue est faite de nos pleurs ! Pas moins de dix-huit poèmes évoquent un jeu de reflet. que le monde est grand à la clarté des lampes !Aux yeux du souvenir que le monde est petit ! Ce syntagme vaut même signature : Ce besoin de recourir à l'adjectif peut même pousser Baudelaire à en accumuler jusqu'à remplir un vers, voire plus : Profonde et condensée, encline aux interrogations philosophiques, la pensée de Baudelaire s'exprime avec densité. Toutefois, il ne méconnaît pas la fluidité de l'octosyllabe, qu'on rencontre dans deux poèmes sur dix (voire plus, si l'on prend en compte les formes composites). et qui fait vivre, (...) portique ouvert sur les Cieux inconnus » (La Mort des pauvres). Les Fleurs du mal est composée de six sections et d'un poème préliminaire ou prologue, " Au Lecteur ". Certes, le sommeil procure un bien-être physique (« Les morts, les pauvres morts [...] doivent trouver les vivants bien ingrats, / À dormir chaudement, comme ils font, dans leurs draps » - La servante au grand cœur dont vous étiez jalouse). L’édition posthume de décembre 1868 comprend un total de 151 poèmes. Les éléments naturels produisent des vibrations : Mais la plupart du temps, les sons proviennent de l'être humain ou de ses activités : Quelques cris d'animaux résonnent çà et là : Les objets émettent eux aussi des sons variés : Comme expliqué au chapitre précédent, le son peut fusionner avec d'autres perceptions : pour former une synesthésie et conduire à l'idéal. Mais il peut fonctionner à rebours. Cette nécessité imprévue a-t-elle dopé son inspiration ? Elle rajeunit la structure du vers par l'usage régulier d'enjambements, de rejets et de contre-rejets. Le poème introduisant Les Fleurs du Mal intitulé « Au Lecteur », qui paraît le 1er juin 1855 dans la fameuse Revue des Deux Mondes, en est la preuve. Baudelaire assouplit et enrichit la forme rigide du sonnet, héritage vieux de trois siècles (voir infra, à propos du genre des poèmes). La musique symphonique allemande, riche en bois et en cuivres, recueille manifestement ses préférences. Empreintes de panthéisme et d'animisme, elles traduisent le cheminement moral et spirituel de celui « qui plane sur la vie, et comprend sans effort / Le langage des fleurs et des choses muettes ! Dans le mystique Harmonie du soir, il assouplit la formule du pantoum, basée sur une stricte répétition. Il apparaît comme une signature baudelairienne. Dans une lettre adressée en 1861 à Alfred de Vigny, Baudelaire précise : « le seul éloge que je sollicite pour ce livre est qu'on reconnaisse qu'il n'est pas un pur album et qu'il a un commencement et une fin ». « En tout climat, sous tout soleil, la Mort t'admire » (Danse macabre) ; Mais Baudelaire préfère nettement les saisons froides. - C'est Cythère » (Un Voyage à Cythère). Baudelaire le surnomme malicieusement « Coco mal perché ». le reflet dans un miroir, qui ouvre les portes d'un monde imaginaire enchanté ; diverses sensations physiologiques (notamment l'olfaction et l'ouïe) qui se combinent et composent un univers idéal. Elle s'y fait tour à tour : et même, selon la plus ancienne éthique judéo-chrétienne : Dans deux poèmes évoquant son enfance (La servante au grand cœur dont vous étiez jalouse et Je n'ai pas oublié, voisine de la ville), Baudelaire s'adresse à sa mère, qu'il aime intensément. Dès le début du recueil, la douleur est saluée comme « noblesse unique » (Bénédiction). En 1857, il écrit dans l'esquisse d'un poème : « J'ai pétri de la boue et j'en ai fait de l'or » (« Orgueil », Les Fleurs du Mal). ), « Grandes plaidoiries et grands procès », PRAT, 2005. Il décrit bien le cycle de la nature; la vie s’enfuit d’un corps et d’autres prennent sources dans ce cadavre… Les êtres vivants meurent pour laisser place à une nouvelle génération, que ce soit du même être ou non… Cette alliance de termes contraires irrigue le recueil d'une sève continue. D’aurevilly dira des Fleurs du Mal que c’est “un drame anonyme dont il est l’acteur universel” Baudelaire renouvelle le lyrisme par l’universalité, la théâtralité. Parti de Bordeaux pour Calcutta, le Paquebot de Mers du Sud fait naufrage en septembre à l'île Maurice et à la Réunion. Il guide le lecteur tout au long des 126 poèmes composant le recueil. VI "O cerveaux enfantins ! Au moins vingt-huit poèmes développent l'idée du néant ou d'une chute dans le vide. « nous volons au passage un plaisir clandestin / Que nous pressons bien fort comme une vieille orange » (, « je suis belle, ô Mortels ! Dans cet univers des sens, autant - voire plus - que les couleurs ou les sons (avec lesquels il peut toutefois se combiner, comme l'exprime le sonnet Correspondances), le parfum joue un rôle capital. Le vin « informe et mystique » coule dans d'autres sections (Le Poison ; La Fontaine de sang ; La Prière d'un Païen). la limitation à quatre rimes pour quatorze vers, qui bride son inspiration et limite son expression ; la disposition figée des rimes, en substituant des rimes croisées aux rimes embrassées ; la stricte alternance des rimes masculines et féminines. Comme Victor Hugo, il pratique l'alexandrin trimètre, à trois coupes égales : La justice du Second Empire perçut une attaque de la religion dans ce désir, pris à la lettre, de jeter Dieu à terre et de le remplacer au Ciel, tel qu'exprimé dans Abel et Caïn : L'accusation d'offense à la morale religieuse ne fut toutefois finalement pas retenue contre Baudelaire. Baudelaire manifeste une complaisance masochiste dans la douleur (« Cieux déchirés comme des grèves, / En vous se mire mon orgueil (...) / Et vos lueurs sont le reflet / De l'Enfer où mon cœur se plaît » - Horreur sympathique). Le vin : 5 poèmes. La mort apparaît sous maints termes génériques : Du périple au royaume des morts, Baudelaire n'omet aucune étape. les fleurs du mal comptent 126 poèmes (+ 6 pièces condamnées) – édition de 1861. Le sadisme s'accompagne de masochisme quand Baudelaire affirme : « Je suis de mon cœur le vampire » (L'Héautontimorouménos). Il L’auteur s’adresse au lecteur et dépeint un portrait des hommes et des l’interpelle sur la condition humaine.Il femmes, très sombre. Absente de la version d'origine, cette section n'apparaît que dans l'édition de 1861. La création baudelairienne constitue une tentative - souvent désespérée - de répondre à cet accablement en édifiant un univers idéal. Période poétique par excellence, l' « arrière-saison » au « rayon jaune et doux » imprime ses teintes automnales à dix poèmes (L'Ennemi ; Parfum exotique ; Causerie ; Brumes et pluies ; La servante au grand cœur dont vous étiez jalouse ; Chant d'automne ; Sonnet d'automne ; Paysage ; L'Amour du mensonge ; Le Monstre ou le Paranymphe d'une Nymphe macabre). Certains poèmes sont publiés avant la parution du recueil dans différentes revues (certains dans la Revue des Deux Mondes par exemple). Les Fleurs du mal est un recueil de poèmes de Charles Baudelaire, englobant la quasi-totalité de sa production en vers, de 1840 jusqu'à sa mort survenue fin août 1867. Le lotus parfumé ! Ses 168 pièces rompent avec le style convenu, en usage jusqu'alors. » - Femmes damnées - Delphine et Hippolyte), il cherche à débusquer la beauté jusque dans la laideur physique (Les Métamorphoses du Vampire) ou morale (Les deux bonnes sœurs). Des termes comme « sang chrétien » (La Muse malade) ou « bon chrétien » (Sépulture) traduisent l'enracinement de Baudelaire dans l'éducation spirituelle de son enfance. En 1857, il publie Les Fleurs du Mal, qui est aussitôt condamné pour ‘immoralité’ et voit son recueil amputé de poèmes jugés particulièrement scandaleux. L'auteur propose ainsi par la nostalgie une forme de plaisir et de bonheur : un idéal. Je confondais l'odeur de la fourrure avec l'odeur de la femme. L'avant-dernier vers du grave Recueillement, qui clôt le recueil, compare la nuit qui approche à « un long linceul traînant à l'Orient ». Les Fleurs du Mal sont considérées comme un livre dangereux. le vers initial est répété en fin de strophe : la strophe initiale est répétée en fin de poème, avec une variante (, une strophe-refrain est intercalée entre des strophes (, plusieurs strophes sont répétées selon un schéma complexe (. cette fervente dédicace ne suscitera pas la gratitude de Théophile Gautier. Cette construction reflète le désir d'ascèse de Baudelaire, dans une quête d'absolu. Plus rarement, l'enchantement s'installe (Le Balcon ; Harmonie du soir ; L'Invitation au voyage). le dégoût du mal — et souvent de soi-même ; l'aspiration à un monde idéal, accessible par de mystérieuses, Lettre de Charles Baudelaire à l'impératrice Eugénie lui demandant d'intervenir afin que soit diminuée l'amende dont avaient été frappées. Les Fleurs du Mal, Baudelaire Le recueil des Fleurs du Mal est un recueil de poésie écrit par Charles Baudelaire et parut pour la première fois en 1857.