Quelle est la nature de l’entreprise ? Au contraire, il nous faut réfléchir d’emblée et davantage en termes des usages que nous faisons de nos concepts, et pas seulement rechercher des modèles théoriques en quelque sorte purs qui ne rencontreront presque aucun usage dans la pratique. Théories de la firme et des organisations UV GE20 2 1- Introduction (1/2) ... 2-2 Les approches par la gouvernance : la TCT Les origines et l’émergence d’une théorie des ... Différents développements théoriques dont la théorie des coûts de transaction (O.E. La théorie de la firme selon les droits de propriété a été développée par plusieurs groupe de recherche : . Boston, Pitman, 1984. La théorie des parties prenantes est développée d’abord par les théoriciens américains dans le domaine assez vaste des sciences de l’organisation. D’autres au contraire mettent l’accent sur la participation des groupes citoyens et de la société civile (entre autres, Létourneau, 2008) dans les processus de décision. Nous sommes habitués à penser en fonction d’un seul centre de décision, que ce soit l’État ou l’entreprise. 1.1.2. Réflexions sur une notion. Je propose ici de le considérer dans sa fonction mobilisatrice.4 Son but serait alors de rallier le plus grand nombre d’acteurs possibles, un peu comme le fait d’une autre manière le concept de développement durable. En effet s’il fallait attendre le consensus de toutes les parties en jeu, rien ne se ferait. La théorie des parties prenantes est développée d’abord par les théoriciens Comment allons-nous comprendre l’investisseur économique dans le contexte d’un projet donné? L’alternative à ceci serait d’accepter cette situation de flottement. », repris dans Ch. de propriété 22. 1 .la théorie néo-classique de la firme : La théorie de la firme fait partie de la construction néo-classique de l’équilibre partiel qui étudie les conditions d’une allocation optimale des ressources entre les différents agents économiques. 1.1 La Théorie de l'Agence Généralisée de Hill et Jones. 18  Comparer la carte qui suit,  http://www.strategiessl.qc.ca/gisl.html, avec la carte fournie sur le site du MDDEP, toutes deux colligées en juillet 2009 : http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/bassinversant/redecoupage/inter.htm. 21Il y a aussi l’enjeu de publiciser ou non certains aspects des questions. à la gouvernance d'entreprise), la logique transactionnelle consiste à identifier, pour chaque partie prenante à la firme (travailleurs, financiers, etc. C’est ici une attribution de valeur qui fonctionne, avant même tout dilemme particulier, mais qui va forcément ressortir à l’occasion des différents dilemmes. 17La gouvernance permet aujourd’hui bon nombre de discours et de pratiques; voir notamment le chantier de l’eau depuis une quinzaine d’années au Québec, autour de la Gestion intégrée par bassin versants. Il ne s’agira donc pas d’enrichir un Dictionnaire de la gouvernance ou de mettre un terme aux études de terrain, alors qu’elles débutent! Les polarités nous renvoient tantôt au modèle du forum démocratique, tantôt au modèle du marché, et la place de l’État de droit est repensée comme un rôle d’animateur, de catalyseur, etc. New York, Vintage Books, 1989. Il faut s’interroger sur le sens que les acteurs accordent à ces recours et sur ce qu’ils vont y chercher. Soit au contraire cette prise de décision sera confiée à des collectifs, par exemple les hybrides dont parlait Michel Callon, ou on va la confier à des structures de gouvernance plus déterminées.20 Et alors nous allons devoir, dans une approche délibérative, passer de l’acte de valuation à l’évaluation critique et systématique qui va permettre de juger, ce que Dewey appelait l’appraisal, sur le chemin qui conduit à la prise de décision.21 Nous ne sommes dès lors plus au simple plan de l’attribution de valeur, qui peut ne pas être automatiquement acceptable : par exemple je peux bien attribuer de la valeur au fait de n’avoir aucune contrainte dans ma navigation plaisancière ou dans la gestion de ma pelouse en bord de lac. de servir leurs intérêts au détriment de la rentabilité des actionnaires. La gouvernance en quelques mots n'est autre que la mise en oeuvre d'un ensemble de dispositifs (règles, normes, protocoles, conventions, contrats...) pour assurer une meilleure coordination des parties prenantes d'une organisation, chacune détenant une parcelle de pouvoir, afin de prendre des décisions … Boris J. Brummans, Linda L. Putnam, Barbara Gray et al. 4Les phénomènes d’échelle sont encore un autre niveau d’interrogation, entre le local et l’international en passant par le municipal, le régional, le provincial et le national; on parle parfois alors de gouvernance multiscalaire. "«Meilleures pratiques» de gouvernance, théorie de la firme et modèles de création de valeur: Une appréciation critique des codes de bonne conduite," Working Papers CREGO 1040401, Université de Bourgogne - CREGO EA7317 Centre de recherches en gestion des organisations. Montréal, Liber, 2004; voir aussi G. Paquet, Gouvernance, mode d’emploi. 14Les uns veulent minimiser le rôle de l’État pour faire valoir les acteurs de la société civile; les autres minimisent également le rôle de l’État, mais pour encourager le développement du secteur privé, notamment en se réclamant des avantages des régimes à propriété pour la gestion de ce qu’on appelle en anglais les CPR ou Common Pool Resources; les autres enfin plaident pour un rôle pro-actif de l’État qui se serait trop retiré dans la foulée de la Troisième voie britannique elle-même marquée plus qu’on a voulu le dire par les années Thatcher. 5  Robert E. Freeman, Strategic Manoeuvering: A Stakeholder Approach.Boston, Pitman, 1984. Paris, Armand-Colin, 2005. Quelle(s) alternative(s) à la valeur actionnariale ?. Transaction Costs Theory, Contractual Incompleteness, Cognitive Approach. 19  John Dewey, Theory of Valuation. 10L’idée de polycentrisme joue un rôle important dans la discussion de la gouvernance. Charles S. Peirce, Œuvres philosophiques v. 1, Paris, Cerf, 2002. incitations (TI), la théorie des contrats incomplets (TCI) et la théorie des coûts de transactions (TCT), qui fournissent des éclaircissements sur le concept de gouvernance d’un système. Il faut aussi nous demander, en plus de la question des effets de sens qui sont produits par l’usage de la gouvernance, quels sont les enjeux éthiques sous-jacents qui sont soulevés par de tels usages. Car en effet étant donné la pluralité d’éléments présents (ramenons-les, pour les fins de la discussion, à une simple triade : le privé, l’étatique et la société civile), et comme notre définition pose qu’il n’y a pas véritablement de hiérarchie entre ces trois plans, du moins si nous maintenons la précision fournie par Stoker, il s’en suit que des dominantes soient prévisibles selon une pluralité d’écoles et que l’une ou l’autre approche mette en fait l’accent sur l’une ou l’autre des composantes. 22  Sur ce dernier point, il est possible de consulter Sissela Bok, Secrets. Ceci affecte grandement les prises de décision, de plusieurs façons possibles, et j’en viens pour terminer à ce que j’appelle les enjeux éthiques sous-jacents. Il est peut-être encore tôt pour produire une typologie des théories de la gouvernance, ou une conceptualisation trop serrée. Alain Létourneau, « Les théories de la gouvernance. In: Revue d'économie industrielle, vol. Montréal, Liber, 2006, p. 105-123. Ceci est lié aussi à notre vision des choses, à notre compréhension de la vie en société et de l’organisation, de l’espèce humaine et du monde bio-géo-physique dans lequel nous vivons. 11  Voir sur ce point du polycentrisme Alain Létourneau, « Le jugement en acte. Montréal, Liber, 2009. À cet égard, deux visions s'opposent en sciences sociales. Ce concept fait appel à une pluralité d’acteurs et de dimensions, il est donc susceptibles d’interprétations fort diverses, selon qu’on en confie l’interprétation à tels ou tels. 10 Une importante étude récente a montré avec brio, par une analyse poussée des discours des acteurs basé sur un échantillonnage et une méthodologie rigoureuse à partir de quatre conflits États-Uniens bien documentés, que, contrairement à ce que l’on croit spontanément, dans les situations de conflits environnementaux durables (intractable environmental conflicts), les parties diverses comme les agriculteurs, les agents du monde municipal et autres, adoptent en pratique des positions divergentes entre eux; il est donc faux de présumer que, par exemple, « les agriculteurs » et « le monde municipal » etc, vont nécessairement adopter une position commune. La théorie des parties prenantes (stakeholders theory) place au premier plan l’importance de prendre en considération les intérêts spécifiques de l’ensemble des acteurs liés à l’entreprise, et donc au processus de création de valeurs, qu’ils soient salariés, actionnaires, dirigeants, sous-traitants, fournisseurs ou dist… L’approche choisie peut permettre des dénonciations d’unilatéralisme par la suite. Prendrons-nous pour acquise la mesure fournie par l’éventuelle croissance du PIB ou une mesure plus fine, comme le ISEW (Index of Sustainable Economic Welfare)?23 Verrons-nous l’arrivée d’un investisseur surtout comme une source de richesse locale, régionale, nationale et internationale ou comme la venue d’un exploiteur de richesses naturelles et sociales en vue du seul profit de quelques uns? URL : http://journals.openedition.org/vertigo/8891 ; DOI : https://doi.org/10.4000/vertigo.8891, Professeur titulaire, Département de philosophie, Université de Sherbrooke, Canada Alain.Letourneau@USherbrooke.ca. B. Coriat, O. Weinstein (2010), Les théories de la firme entre « contrats » et « compétences », Revue d’économie industrielle, n° 129. le lien. La théorie partenariale de la gouvernance : prise en compte des intérêts de l’ensemble des apporteurs de ressources La théorie partenariale de la gouvernance permet de prendre en compte l’apport de l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise dans le processus de création et de répartition de la … ont mandatés. Paris, Seuil, 2001. Quel que soit le rôle des théories explicites, la compréhension  que nous avons de la gouvernance aura un effet sur les prises de décision concrètes. Mais la difficulté vient bien sûr du fait que, même s’il y a l’une ou l’autre théorie unifiée de ce qu’est ou devrait être la gouvernance, les usages qui en sont fait dans la pratique sont éminemment complexes et variables. Dans cet esprit, la gouvernance des entreprises repose sur l’idée selon laquelle, il est important de mettre en place un système susceptible de minimiser les conflits entre le principal et l’agent pour maximiser la création de richesse de la firme. Entre ces deux extrêmes, bien des nuances sont possibles. Les défenseurs d'une firme d'« ayants-droit » (stakeholder value) proposent au contraire d'élargir la responsabilité des dirigeants à un cercle plus ou moins vaste de parties prenantes, Mais les modalités concrètes de cet élargissement ne font l'objet d'aucun consensus: s'agit-il simplement d'assigner un objectif pluriel ou complexe à la direction? (2008). Si par exemple je valorise l’éloquence, c’est que je vais attribuer des points à cela dans une évaluation, ou que c’est un critère évaluatif. 2001, p. 79 ss. Key words: Corporate Governance, Theory oi" the Firm. Montréal, PUM. Tiercelin et Pierre Thibaud éditeurs, texte original de Popular Science Monthly, 1878.