médaillon
Le quiz du loup

Ce 22 juin, en compagnie de Jean-Luc Valérie, nous partons à la rencontre de cet animal si redouté, à l'origine de nombreuses légendes et croyances.

Espèce protégée suite à la Convention de Berne, il fait partie la biodiversité. Le loup est revenu... Quel est son mode de vie? Où va-t-il s'installer?

Anne-Chantal Taschon, présidente de l'Association Maison de la Nature Jacques Bouillault-Simba Nature, présente les actions de notre Association pour péréniser  l'œuvre de Jacques Bouillault, naturaliste fléchois « Loup parmi les loups ».

Jean-Luc Valérie, photographe animalier initiateur de « l'Observatoire du loup » est  passionné par le grand canidé, il habite les Vosges et travaille depuis 2007 sur sa biologie, sa dispersion géographique en France et sa problématique.

A travers un diaporama basé sur des images et graphiques, le conférencier vient discuter du loup pour partager avec le public ses connaissances sur le grand prédateur.

Chassé et menacé d’extinction au début du 20è siècle, Canis lupus n'a jamais disparu complètement du territoire français, il y a certainement toujours eu des individus isolés. Officiellement venu de l'Italie de manière naturelle, il est réapparu en 1992 dans le parc du Mercantour. Son retour progressif s'est fait entre 1980 et 2018, dans les Alpes puis  vers les Pyrénées, le Massif Central, le Jura, les Vosges. L'espèce estimée à 360 individus sur notre territoire en 2017 (source ONCFS) disperse vers le Nord et l’Ouest, les Côtes d'Armor et la Région parisienne étant sous surveillance depuis 2014.

Le loup se déplace sur de très longues distances et recolonise de nouveaux territoires de chasse en triangulant, revenant souvent sur ses pas. Séparés ou en meutes, surtout au printemps et à l'automne et plutôt la nuit, les loups s’attaquent aux mouflons, cerfs, chevreuils, sangliers, chèvres, agneaux, bovins, au petit gibier comme les ragondins, aux chiens...

Le loup n'est pas prolifique, mais le nombre de naissants augmente depuis 2013, car plus on essaie de l'éradiquer, plus le loup se reproduit. Les tirs de prélèvements légaux et illégaux favorisent l'hybridation. Contrairement au chien divagant, le loup éviscère sa victime. Souvent le seul grand prédateur, il a les mêmes zones vitales que le lynx.

Avec les estives et la transhumance, c'est dans les Alpes qu'il y a le plus de prédations de loups. Le nombre des éleveurs impactés augmente, dû à des moyens de protection pas assez performants, à des indemnisations insuffisantes ... Les randonneurs inconscients du danger s'approchent trop des troupeaux, se font mordre par des patous ou autres chiens de berger manquant de formation, parfois laissés à eux-mêmes sur les estives!

Plusieurs clichés de carcasses de chiens, chèvres, bovins... nous montrent que le nombre de victimes pose problème. D'ici 10 ans il y en aura plus de 20.000, il faudrait anticiper!

Pour conclure, le conférencier nous annonce que le loup va s'installer sur toutes les régions de France dans les 4 ou 5 ans qui viennent. L'espèce protégée sera peut-être déclassée. Il faudrait protéger efficacement les troupeaux et financer les chiens. Tant que les autorités ne débourseront pas assez d'argent, rien ne changera!

Une photo de deux petits louveteaux attendrissants clôture la conférence...

Merci à Mr Valérie qui a approfondi nos connaissances sur le grand prédateur, démontré combien il est difficile de satisfaire à la fois éleveurs et défenseurs du loup, pour trouver des solutions afin que tout le monde vive en harmonie.