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Marée noire au Brésil  : « le pire est à venir », alerte Jair Bolsonaro

Quelque 2 000 km de côtes ont été touchés par une mystérieuse marée noire qui a déjà souillé depuis trois mois plus de 200 plages dans le nord-est du pays, notamment la région d’Abrolhos, près de Bahia, sanctuaire pour les baleines à bosse et pour des formations corallines uniques au monde.

Marée noire au Brésil  : « le pire est à venir », alerte Jair Bolsonaro

Le président brésilien Jair Bolsonaro a affirmé dimanche 3 novembre que « le pire est à venir » concernant la mystérieuse marée noire qui a déjà souillé depuis trois mois plus de 200 plages dans le nord-est du pays.

« Ce qui est arrivé et a été ramassé jusqu’à présent est une petite quantité de ce qui a été déversé. Le pire est à venir », a déclaré Jair Bolsonaro dans un entretien à la chaîne de télévision Record.

Le président a ajouté que « tous les indices » désignaient le pétrolier grec « Bouboulina », que les autorités brésiliennes avaient déjà accusé vendredi d’être le responsable du désastre écologique après l’analyse de données satellitaires. Il s’agit d’un acte « criminel », a accusé Jair Bolsonaro qui a dit s’attendre à « une catastrophe bien plus grande ».

 

Les autorités brésiliennes avaient détecté le 29 juillet un déversement d’hydrocarbures à plus de 700 km des côtes de l’État de Paraïba. Le pétrole a commencé à apparaître le 30 août sur les côtes du Nordeste, progressant ensuite vers le sud, jusque dans l’État de Bahia.

Un pétrolier grec, « principal suspect »

Quelque 2 000 km de côtes ont été touchés, notamment la région d’Abrolhos, près de Bahia, sanctuaire pour les baleines à bosse et pour des formations corallines uniques au monde.

La société gérante Delta Tankers Ltd du pétrolier grec Bouboulina, « principal suspect » selon Rio de la gigantesque marée noire au Brésil, a nié samedi toute responsabilité dans cette catastrophe environnementale.

Selon une enquête effectuée par Delta Tankers, « il n’y a aucune preuve de fuite ou de transfert de navire à navire (STS) ou de retard du Bouboulina lors de son voyage entre le Venezuela et le port malaisien de Melaka ». La société gérante s’est dite « prête à livrer des documents de cette étude aux autorités brésiliennes » mais ces dernières « » n’ont pas jusqu’ici été en contact avec nous », a-t-elle déploré.

Les autorités brésiliennes avaient indiqué vendredi qu’une perquisition avait eu lieu au siège d’une compagnie maritime à Rio de Janeiro sans toutefois préciser le nom de la société ayant affrété le navire, d’une capacité de 80 000 tonnes.

Interrogé sur ce sujet, Delta Tankers a précisé que cette perquisition a eu lieu dans une agence maritime avec laquelle elle ne coopère pas actuellement.

De nombreux animaux marins sont morts, en particulier des tortues de mer

Le parquet de Rio de Janeiro a évoqué des dégâts « incommensurables » sur les côtes brésiliennes où de très nombreux volontaires ont enlevé ces dernières semaines plusieurs milliers de tonnes de galettes et de boulettes noires et visqueuses sur des plages jusqu’ici paradisiaques.

Samedi matin, quelques heures avant la publication du communiqué de Delta Tankers, la police portuaire grecque, qui dépend du ministère de la Marine marchande, a indiqué qu’au total « cinq navires dont un grec étaient considérés suspects pour cette marée noire, selon les recherches effectuées au Brésil ».

Toutefois, elle n’a précisé ni le nom des navires ni les sociétés propriétaires.

Au total, 264 localités de neuf États brésiliens ont été touchées. De nombreux animaux marins sont morts, en particulier des tortues de mer. Les efforts de nettoyage redoublent à l’approche de la haute saison touristique.